Résidence du comité littéraire, artistique et scientifique de la Maison Julien Gracq. Prévue en 2020, reportée de mai à juin 2021.
L’autrice
Née à Sofia (Bulgarie) en 1982, Elitza Gueorguieva vit depuis dix-huit ans à Paris. Elle se consacre à des projets artistiques multiples entre le documentaire de création vidéo, l’écriture littéraire et les performances.
Elle va poursuivre le récit des parcours de trois femmes entre les langues et les pays.
Sa dernière parution
Les cosmonautes ne font que passer, 2016, éd. Verticales
Un extrait
Quelques mois plus tard, c’est officiel : ce n’est pas juste un mur qui est tombé, c’est tout le communisme, phrase qu’on te répète sans cesse comme si tu en doutais, ou comme si subitement tu ne comprenais plus la langue bulgare, ou comme le vinyle rayé du Petit Chaperon rouge, qui s’était coincé sur la suggestion : VA TE REGARDER DANS LE LAC, traumatisme ancien venant de refaire surface. Tu ne peux plus mettre un pied dehors, pour promener ton indestructible bâtard Joki, ou pour monter sur la fusée spatiale derrière l’immeuble en espérant que cette fois elle s’envolera enfin, sans que cela recommence : tout le monde répète la phrase, la camarade voisine du quatrième étage, la camarade vendeuse de l’épicerie Soleil et ton grand-père vrai communiste, plongé soudain dans une dépression profonde.
(Citation tirée de Les cosmonautes ne font que passer.)